Le collectif des associations et ONGs féminines du Burundi (CAFOB) en collaboration avec OXFAM Novib, a organisé à Bujumbura, un atelier de restitution et de validation des résultats d’une étude d’'identification des conflits fonciers dont les femmes sont victimes. L’étude a été menée  dans les communes représentatives des différentes zones écologiques du Burundi à savoir Nyabitsinda, Gatara, Mugamba , Musigati et Rugombo. L’étude a analysé également le niveau de traitement de ces conflits au sein des instances juridiques formelles ou informelles.

 

Cette étude a permis d’établir la liste et les types de conflits dont les femmes sont victimes et d’identifier les causes et les conséquences, les étapes de gestion et l’état actuel de la situation ainsi que la manière dont les femmes en sont affectées.  Elle permettra ainsi de constituer une base de données sur les conflits fonciers dont les femmes sont  victimes.

Selon les résultats de l’étude, neuf types de conflits fonciers dont les femmes sont victimes ont été identifiés. Il s’agit de « Igiseke »(une propriété accordée à la femme par ses parents ou ses frères), l’expropriation des femmes veuves ; l’expropriation des orphelins ; conflits liés à la polygamie et aux unions libres, les conflits liés aux ventes non consensuelles entre mari et femme des terrains, etc.

La coutume burundaise qui discrimine la femme ainsi que la pression démographique et la non sécurisation des droits fonciers des femmes sont souvent considérées comme causes principales des conflits. La conséquence est que les femmes burundaises vivent toujours dans la dépendance totale de leurs maris.

De manière générale, l’étude a montré que  les contraintes liées notamment à la coutume, à  l'ignorance et  la pauvreté , à la corruption,  à la crainte du trouble social en cas de partage équitable des propriétés foncières entre garçons et filles,  aux ventes non consensuelles faites par les maris constituent le nœud du problème et que toutes les actions envisagées devraient se focaliser sur cela pour donner la chance à la femme de ne pas être la victime permanente des conflits fonciers.  

Un appel a été lancé au Gouvernement et aux organisations œuvrant dans la promotion du droit de la femme de s'impliquer davantage pour éviter les conflits fonciers impliquant la femme, car ils constituent le souci majeur des femmes, qu’il faut lever.

L’étude a été menée dans le cadre du  projet « Voix des paysans » financé par OXFAM Novib qui vise le renforcement des capacités des organisations des producteurs et des organisations de la société civile du Burundi à développer et formuler des propositions des politiques agricoles locales et régionales.

L’atelier avait vu la participation des députés et sénateurs, des représentants des cellules genre de différents ministères, des représentants du forum national des femmes et bien d’ autres représentants des organisations œuvrant dans le secteur foncier .